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samedi 26 octobre 2013

Qu'est-ce que c'est la sylviculture?


La sylviculture est l'ensemble des méthodes et des pratiques par lesquelles le « sylviculteur » agit sur le développement, la gestion et la mise en valeur d'une forêt ou d'un boisement pour en obtenir un bénéfice économique et/ou certains services profitables à la société (dans une approche de forêt dite multifonctionnelle).
Une sylviculture est dite « durable », quand le sylviculteur s'assure que le capital forestier est acquis et optimisé, et qu'il peut être maintenu pour les générations futures, pour en durablement retirer des bienfaits ou des produits comme le bois, sans dégrader ce capital.
 Ceci nécessite la prise en compte appropriée des facteurs écologiques et abiotiques du site
La sylviculture a évolué, passant de quelques types de coupes et traitements de régénération à une panoplie de traitements souvent plus mécanisés ayant des objectifs de composition et de structure des peuplements forestiers visant à répondre aux objectifs de l’aménagement forestier.
Concrètement, les forestiers interviennent sur les peuplements d'arbres
de manière additive, en plantant ou en stimulant la régénération naturelle, et
de manière soustractive, en récoltant le bois ou les autres produits, également en réduisant de manière sélective une partie de la végétation pour concentrer le développement des arbres et des divers végétaux qui sont maintenus.
On considère  dans ce cours principalement les aspects sylvicoles suivants :
les objectifs : choix de produits ou services visés ; avec objectifs de quantités et qualités, des échéances et d'éventuelles exigences sociales et/ou environnementales ?
les traitements sylvicoles : ils dépendent des choix de modes de croissance visés, et du renouvellement retenu pour le peuplement forestier ;
OBJECTIFS SYLVICOLES
Traditionnellement, la sylviculture visait à fournir une récolte prévisible de produits qui est le bois.
Dans le contexte actuel de la foresterie, la sylviculture vise également à attribuer d'autres valeurs non marchandes au milieu forestier telles que :
la stabilité des sols pour limiter les risques d'érosion,
 Le maintien des populations indigènes d'organismes vivants et l'amélioration de leurs habitats,
 la production de la nourriture pour la faune,
L’amélioration des qualités visuelles du paysage,
 la création des espaces récréatifs, etc.
ITEMENTS SYLVICOLES
Le régime
C'est le premier critère de description d'une sylviculture. Il porte sur l'origine des arbres. Ceux-ci soit-il issus de semences (graines) ou ont-ils repoussé à partir de rejets de souche ou de drageons, ou la forêt est-elle issue d'une régénération naturelle ? On distingue traditionnellement trois régimes de base :
la futaie, dont les arbres, nés d'une graine, développent généralement un tronc unique ou fût ;
Le taillis, où plusieurs tiges, issues de bourgeons réactivés par une coupe, partent d'une même base et forment une cépée ;
le taillis sous futaie, un régime mixte combinant taillis et futaie sur la même parcelle
Le traitement
C'est le second critère de description d'une sylviculture. Il s'attache à la répartition des classes d'âge.
Si les arbres sont tous sensiblement du même âge, le traitement est dit « régulier ».
Si au contraire, tous les âges sont représentés dans une certaine proximité, le traitement est dit « irrégulier »
Pour la futaie, il existe donc des futaies régulières et des futaies irrégulières.
Pour le taillis, le traitement est en principe régulier car tous les arbres ont été coupés puis ont repoussé en même temps : c'est le taillis simple. Il existe aussi de rares cas de taillis irréguliers, notamment le taillis fureté, dont on ne coupe à chaque fois qu'une partie des tiges des cépées qui ont alors des âges de repousse différents.
Dans le taillis sous futaie, le traitement du taillis est régulier, celui de la futaie est irrégulier
L'exploitation des arbres
 Selon le traitement utilisé, et selon les essences, le temps de « révolution », c'est-à-dire le délai écoulé entre le semis et la coupe, est variable mais généralement long, de 30 à 100 ans
Il existe quatre méthodes principales d‘ exploitation forestière, appelées « systèmes d'exploitation sylvicole ».
La coupe rase : on coupe l'ensemble du peuplement, puis on replante ou on laisse pousser les semis naturels. C'est une solution simple et économique car on peut faire de l'abattage mécanique, avec une extraction facile tout ayant le meilleur rendement par rapport aux coûts.
On obtient une forêt uniforme avec des arbres ayant tous le même âge (structure équienne), ce qui est le plus profitable économiquement pour la prochaine coupe.
Cependant, cette coupe porte davantage préjudice au sol que les autres méthodes à cause de l'absence de racines pour retenir l'eau et la terre. Il y a également plus de risques de compaction, d'érosion et de dommages au sous-bois,.
Les forestiers peuvent masquer les effets de la coupe à blanc en laissant sur pied des groupements d'arbres, des bandes ou des arbres individuels pendant au moins une rotation de coupe
La coupe avec arbres semenciers : elle ressemble beaucoup à la coupe rase, sauf qu'on laisse environ 10 % des arbres ayant un bon phénotype comme reproducteurs dans toute la zone de coupe par dispersion des graines. Cette technique permet de favoriser une régénération naturelle de qualité, mais peut avoir les mêmes conséquences qu'une coupe à blanc sur l'écosystème.
La coupe progressive de régénération : elle se définit comme étant l'abattage ou la récolte d'arbres lors de la première des coupes successives de régénération dans un peuplement ayant atteint l'âge d'exploitabilité. Cela permet l'ouverture du couvert forestier, l'élimination des arbres dominés, et favorise la régénération naturelle produite à partir des semences provenant des arbres dominants et codominants conservés comme semenciers.
La coupe finale doit avoir lieu généralement entre 5 et 10 ans après la première coupe progressive de régénération
La coupe de jardinage : cette méthode assure la stabilité de chaque classe d'âge dans le but que la croissance de la classe inférieure vient compresser la croissance vers la classe supérieure.
 On retrouve au moins trois classes d'âge, chacune se développant aux allures d'un peuplement équienne.
 Chaque rotation doit fournir suffisamment de volume pour permettre une opération de coupe rentable.
La coupe peut être faite de deux manières. La première est le jardinage arbre en arbre, qui est une coupe uniforme à travers un peuplement. La seconde est le jardinage de groupes, où on coupe en créant des petites clairières à travers le peuplement.
Les plus grands bénéficiaires de la coupe de jardinage sont les arbres de petit diamètre puisqu'ils profitent des nouvelles conditions lumineuses pour gagner en croissance.
Les éclaircies
Les éclaircies sont des coupes d'arbres de franc pied, si le peuplement est dense.
Elles visent à favoriser le développement des arbres présentant un intérêt (le plus souvent économique) par élimination d'arbres proches jugés moins intéressant.
La méthode de l'éclaircie peut avoir plusieurs facettes
L'éclaircie par le bas consiste à prélever les arbres de petit diamètre afin de dégager les sujets dominants. Elle est simple à mettre en œuvre. Toutefois, le grand nombres d’arbres de petits diamètres prélevés n'ont pas une grande valeur marchande.
l'éclaircie par le haut consiste à enlever une partie des arbres de plus grand diamètre afin de favoriser la croissance des plus beaux individus.. Cette méthode permet de stimuler la croissance..
L’éclaircie sélective: Elle favorise la récolte des arbres dominants à gros diamètre pour laisser les petits arbres assurer la relève. Cette méthode appauvrit le peuplement, car les arbres coupés pourraient servir de bons semenciers pour la régénération naturelle.
La régénération naturelle quand le forestier sélectionne et conserve des arbres « semenciers » lors des coupes, afin que les graines présentes dans le sol et tombées des semenciers puissent germer et régénérer la forêt.
C'est une solution efficace et peu coûteuse lorsque les essences présentes sont bien adaptées au contexte biogéographique et que les herbivores ne sont pas trop nombreux. Pour certaines essences (Chêne par ex), dont les fructification ne sont pas régulières, les délais de régénération peuvent être allongés..
Autres opérations sylvicoles
Balivage : Le balivage est l'action de repérer les troncs les plus vigoureux afin de les conserver.
Le Dépressage : dépressage consiste à supprimer un certain nombre de jeunes sujets issu d'une régénération naturelle dans un peuplement très dense dont la hauteur des tiges dominantes est généralement inférieure à 9 m, toujours pour améliorer la croissance de ceux restants.
Élagage et taille de formation
L‘ élagage et la taille de formation consistent à couper au ras du tronc les branches pour améliorer la forme et la qualité du fût et du bois
Spécifiquement, l'élagage vise à couper les branches basses, afin de produire du bois sans nœud ou de protéger l'arbre contre la transmission de certaines maladies.
 Les tailles de formation pour leur part visent à corriger les défauts de forme et de structure. La correction des défauts de forme est faite dans le but de former un fut droit pour la production de bois d'œuvre. Les défauts de forme sont: les fourches, les branches qui concurrencent la cime et les branches trop grosses
Pare-feu

Le but des pare-feu est de créer une discontinuité dans le peuplement forestier afin de stopper ou ralentir la progression d'un feu. Ils doivent être installés perpendiculairement aux vents dominants pour ne pas au contraire devenir des couloirs de propagation du feu.