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samedi 26 octobre 2013

Ce que c'est la foret?


La définition du terme de forêt est complexe et sujette à controverses. Elle concerne le dedans, et le dehors de la forêt, son caractère ancien ou non voire ses marges, elle doit tenir compte de la surface, de la densité, de la hauteur des arbres et du taux de recouvrement du sol, mais aussi du contexte biogéographique
Ainsi, au Sahel, un boisement est considéré comme forêt à partir d'un taux de recouvrement de 10 % alors qu'en Europe (définition CEE-ONU/FAO), on ne parle de forêt qu'à partir d'un taux de recouvrement de 20 % et d'une surface de plus d'un demi-hectare.
Des définitions plus spécifiques sont données par d'autres organisations : le Programme des Nations unies pour l'environnement(PNUE) utilise 40 % de couverture comme le seuil pour les « forêts fermées » et 10 à 40 % de couverture pour les « forêts ouvertes »
Le projet Tropical Ecosystem Environment Observations by Satellite (TREES), fondé en 1991 par la Commission européenne, classifie les surfaces avec plus de 70 % de couverture de canopée comme étant des « forêts denses » et celles avec 40-70 % de couverture comme des « forêts fragmentées ».
L’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) donne de la forêt la définition suivante : Sont considérées comme forêts « des terres occupant une superficie de plus de 0,5 hectare avec des arbres atteignant une hauteur supérieure à cinq mètres et un couvert arboré de plus de 10 %, ou avec des arbres capables d’atteindre ces seuils in situ. La définition exclut les terres à vocation agricole ou urbaine prédominante ».
En complément, la FAO définit la notion de terres boisées : « Des terres qui couvrent une superficie de plus de 0,5 hectare avec, soit des arbres d’une hauteur de plus de 5 mètres et un couvert forestier de 5 à 10 %, soit des arbres capables d’atteindre ces seuils in situ.
Surfaces boisées dans le monde
Les forêts et autres types de terres boisées couvrent au total près de 4 milliards d'hectares dans le monde, soit 30% de la superficie des terres émergées.
la Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a estimé la forêt mondiale à presque 0,62 ha/habitant.
Mais la forêt est mieux préservée sur la ceinture tropicale humide et au nord de la zone tempérée dans l'hémisphère nord.
Ailleurs, dans 64 pays abritant un total de 2,0 milliards d'habitants, on compte en 2005 moins de 0,1 hectare de forêt par personne, chiffre qui diminue inéluctablement alors que le taux de population augmente et que la forêt régresse.
Sept pays ou territoires ne possèdent plus aucune forêt et dans 57 autres pays, elles ne couvrent plus que moins de 10 % des terres
La déforestation annuelle représente -7,3 millions d'ha pour la période 2000-2005. Ce bilan fait apparaître une amélioration sensible par rapport à la décennie 1990/2000 pendant laquelle le recul annuel des surfaces forestières s'élevait à -8,9 millions d'ha.
D'importantes disparités ressortent de l'examen des statistiques régions par région : pour la période 1990/2005, les surfaces forestières ont reculé de 19% en Amérique centrale, de 9,1% en Afrique et de 6,6% en Amérique du Sud, tandis qu’elle progressait en moyenne de 1,2% pour l'ensemble de l'Europe. Mais là encore, des disparités existent puisque la forêt a surtout augmenté dans l'Union européenne (+7,3%).
Caractéristiques des forêts du monde
Forêt primaire : composée d'espèces indigènes, sans trace visible d'activité humaine. Les forêts primaires représentent encore plus du tiers des forêts du monde, mais chaque année, six millions d'ha disparaissent, soit par déforestation, soit par modification
Forêt naturelle modifiée : composée d'espèces indigènes, avec des traces d'activité humaine et une régénération naturelle
Forêt semi-naturelle : gérée selon les règles de la sylviculture et aménagée selon des besoins prédéfinis
Plantation de production : espèces introduites (et parfois indigènes) par semis ou plantations pour la production de bois ou de produits non ligneux
Plantation de protection : espèces introduites ou indigènes par semis ou plantation pour la protection des sols, des eaux, la conservation de la biodiversité...
Les plantations de production et de protection ont progressé de 2,8 millions d'ha par an entre 2000 et 2005. Elles couvrent désormais 140 millions d'ha, principalement au bénéfice des plantations de production.
Les chiffres de surface forestière varient donc selon les sources. Ainsi, tout l'Est de la Taïga russe, formé de formations basses de conifères nains, sera, selon les sources, comptabilisé ou non en forêt, ce qui fera varier la surface forestière de plus ou moins 20 %.
Concept botanique des forêts
Du point de vue botanique, une forêt est une formation végétale, caractérisée par l'importance de la strate arborée, mais qui comporte aussi des arbustes, des plantes basses, des grimpantes et des épiphytes.
 Plusieurs arbres forestiers vivent en symbiose avec des champignons et d'autres micro-organismes, et beaucoup dépendent d'animaux pour le transport de leur pollen, de leurs      Concept écologique des forêts
Du point de vue de l'écologie, la forêt est un écosystème complexe et riche, offrant de nombreux habitats à de nombreuses espèces et populations animales, végétales, fongiques et microbiennes entretenant entre elles, pour la plupart, des relations d'interdépendance.
Malgré une apparente évidence, définir la forêt reste donc délicat : où arrêter les limites de :
Hauteur de végétation (une plantation de jeunes pousses est-elle une forêt ?),
Superficie minimale (à partir de quelle superficie passe-t-on d'un jardin boisé à un bois puis à une forêt ?),
Degré de proximité ou de « sociabilité » des arbres (un terrain portant des arbres distants de plusieurs dizaines de mètres est-il encore une forêt ?)
 Qualité (un boisement monospécifique d'eucalyptus ou de peupliers, de pins ou de sapins d'une même classe d'âge, plantés en alignements stricts est-il une forêt ou une simple culture sylvicole ?).Graines ou de leurs propagules.
Pour l'IFN (Inventaire forestier national) : « Sont considérés comme formations boisées de production des formations végétales comprenant des arbustes appartenant à des essences forestières qui satisfont aux conditions suivantes :
soit être constituées de tiges recensables (diamètre à 1,30 m du sol égal ou supérieur à 7,5 cm) dont le couvert apparent (projection de leur couronne au sol) est d'au moins 10 % de la surface du sol.
soit présenter une densité à l'hectare d'au moins 500 jeunes tiges non recensables (plants-rejets-semis), vigoureuses, bien conformées, bien réparties ; avoir une surface d'au moins 5 ares avec une largeur de cime d'au moins 15 mètres ; ne pas avoir une fonction de protection ou d'agrément.
l'IFN comptabilise les peupleraies et plantations d'eucalyptus ou d'autres essences non autochtones dans les forêts, alors que d'autres définitions les en écartent et les considèrent comme des plantations voire une forme d’agrosylviculture.
La définition la plus récente de l'IFN stipule qu'une forêt est "un territoire occupant une superficie d'au moins 50 ares, avec des essences forestières [arbres poussant en forêt] capables d'atteindre une hauteur supérieure à 5 m, avec un couvert arboré de plus de 10 % et une largeur moyenne d'au moins vingt mètres.
 La forêt se subdivise en bois et boqueteaux, ne comprend pas les bosquets, mais inclut les peupleraies
On parle aussi de « forêt patrimoniale » (« reconnues pour la qualité de la mise en scène qu'elles offrent, pour la richesse des écosystèmes qu'elles organisent, pour la valeur historique, mémorial, affective, voire émotionnelle qu'elles portent en elles »
de forêt paysanne ; c'est la forêt utilisée par les paysans et agriculteurs, dans les régions très forestières.
Après un certain temps survient une  perturbation  qui fait reprendre le « cycle » à son début (ou à un stade intermédiaire si la perturbation est peu importante).
Au fur et à mesure de cette succession, les communautés végétales (et les communautés microbiennes, fongiques et animales qui leur sont associées évoluent) en se remplaçant les unes les autres.
La biodiversité forestière
La forêt est caractérisée par une grande diversité en habitats, en niches écologiques, et surtout par une structuration en hauteur (atteignant plusieurs dizaines de mètres, de la sphère racinaire à la canopée) plus complexe que dans les autres écosystèmes terrestres.
Cette diversité évolue dans le temps et l'espace, au gré de perturbations (naturelles ou anthropiques) selon un pattern et des structures récurrentes, correspondant à un cycle théorique dit « cycle sylvogénétique »
verticalement, la forêt possède grossièrement quatre « étages » de végétation qui sont les strates muscinales (mousses), herbacées, arbustives et arborescentes, auxquels il faudrait ajouter les étages souterrains des systèmes racinaires, symbiosés aux mycéliums fongiques ;
Horizontalement, elle comporte de nombreux micro-milieux ou microstations (écosystèmes boisés distincts, au sein d'un même massif forestier) dépendant de facteur abiotiques différents.
En suivant la flèche du temps, la structure forestière tend à évoluer vers un stade fermé dit climacique, mais qui finit toujours localement par s'ouvrir à la lumière, à la suite d'une perturbation  feu, inondation,  glissement de terrain, etc.), permettant le retour au stade pionnier et aux stades suivants ;
Le bois mort constitue lui-même un habitat essentiel, irremplaçable pour de nombreuses espèces qui contribuent au recyclage de la nécromasse ligneuse, et à la fertilité des forêts ;
Les ressources alimentaires sont également abondantes, variant selon l'étage de la forêt : racines, mousses, lichens, champignons, feuilles, sève élaborée, bois vivant ou mort, fleurs, fruits et graines, nécromasse végétale, animale, fongique...
La déforestation (Contexte historique)
Les forêts ont joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité. Depuis des millénaires, des épisodes de déforestation accompagnent la croissance démographique et le développement dans le monde entier.
Des facteurs comme les changements climatiques, les cultures, les technologies et les échanges ont contribué, dans une large mesure, à accélérer ou ralentir la déforestation – voire à l’inverser.
Au fil  du temps, les interactions entre les êtres humains et les forêts ont évolué, en fonction des mutations sociales et économiques. L’histoire nous apprend qu’il existe des liens solides entre l’utilisation des forêts  (y compris la déforestation) et le développement économique et social, mais aussi entre la destruction des forêts (avec des effets irréversibles sur l’environnement) et le déclin économique.
Les décideurs doivent  tenir compte du paradoxe suivant: les forêts, les produits forestiers et les services écosystémiques rendus  par les forêts sont essentiels, mais dans certaines circonstances, des exigences plus pressantes se font pour l’utilisation des sols occupés par les forêts.
D’un point de vue historique, on peut comprendre à quel point il est important – mais aussi difficile – de préserver les forêts et d’assurer un juste équilibre entre  la conservation et l’exploitation des forêts, en pratiquant une gestion durable des ressources forestières,  pour maximiser les effets positifs des forêts sur le plan économique, social et environnemental.
La réduction, la modification et l’élimination des forêts – en un mot, la déforestation – ne sont pas  un phénomène récent: elles remontent à l’arrivée des êtres humains sur terre et constituent l’un des processus essentiels qui ont marqué l’histoire  de la transformation des terres forestières par  l’être humain
L’histoire de l’humanité, c’est aussi l’histoire de  l’utilisation des différentes forêts de la planète  et de leurs nombreux produits. Les forêts ont  en effet été une source de matières premières pour la construction, les transports et les communications; une  source d’aliments et d’énergie pour leur cuisson et lorsque les forêts sont défrichées – une source de terres  pour la construction de fermes et de villes.
La plupart des sociétés ont eu le plus grand mal à gérer durablement les  forêts. La recherche de nouveaux approvisionnements en  produits forestiers, disponibles en quantités limitées, a été  l’un des facteurs encourageant les échanges; en outre, la  pénurie constante de ces ressources a finalement été la  cause de migrations.
L’histoire de l’humanité, c’est aussi  l’histoire de la déforestation et de ses graves retombées  sur l’environnement, qui peuvent parfois contribuer à  l’effondrement de sociétés.
Les forêts ont évolué sur des millions d’années et ont  fortement subi les effets des oscillations du climat, entre le chaud et le froid. Les ères glaciaires ont duré de 80 000 à 100 000 ans, entrecoupées par des périodes interglaciaires plus chaudes de 10 000 à 15 000 ans. La  dernière grande ère glaciaire s’est terminée il y a environ  10 000 ans, laissant des forêts sur près de 6 milliards  d’hectares, soit près de 45 pour cent des terres émergées  de la planète.
Au cours des 10 000 dernières années,  des cycles successifs de changement du climat et des  températures ont continué à avoir des effets sur les forêts  du globe, alors que les effets de l’activité humaine ont  commencé à se faire de plus en plus sentir
À mesure qu’augmentait la population et que se développaient les activités économiques,  les êtres humains ont aussi amélioré leur aptitude à  intervenir sur le monde naturel. Cette intervention trouve  sa manifestation la plus évidente dans le défrichement  des forêts. La déforestation – c’est-à-dire le défrichement  de forêts pour utiliser les terres à d’autres fins ou pour  les laisser en friche – est l’un des changements les plus étendus et les plus importants que les êtres humains  ont apportés à la surface du globe.
Sur 5 000 ans, les pertes cumulatives de terres forestières dans le monde entier sont estimées à 1,8 milliard d’hectares, soit  une perte moyenne nette de 360 000 hectares par an.
La croissance démographique et la forte expansion de la demande d’aliments, de fibres et de  combustible ont accéléré le défrichement des forêts, les  pertes moyennes nettes se situant à environ 5,2 millions  d’hectares au cours des dix dernières années (FAO,  2010).
À l’échelle mondiale, la déforestation a plus ou  moins suivi le rythme de la croissance démographique,  même si elle était plus rapide que la croissance démographique avant 1950 et plus lente depuis cette  date
Les taux de déforestation et de croissance démographique ont plusieurs autres caractéristiques communes: ils ont tendance, l’un comme l’autre, à varier entre les différentes  régions du monde; ils ont aussi tendance à augmenter pendant les périodes de développement économique et à  se stabiliser, voire à baisser, lorsqu’une société atteint un certain niveau de richesse.
Jusqu’au début du vingtième siècle, les taux de déforestation les plus élevés étaient relevés dans  les forêts tempérées d’Amérique du Nord, d’Asie et d’Europe. Les défrichements de forêts étaient dus,  pour l’essentiel, à l’expansion de la production agricole,  mais ils étaient aussi imputables au développement  économique et à son corollaire, l’exploitation – souvent  non durable – des forêts pour l’approvisionnement  en matières premières et en combustible.
Ces  tendances ont évolué au cours du vingtième siècle.  Si la  déforestation a ralenti dans les zones tempérées, elle  a en revanche augmenté rapidement dans les forêts  tropicales du monde, où elle reste actuellement élevée, principalement en raison de la forte dépendance à  l’égard d’activités économiques à base foncière
La demande en terres agricoles et en produits  nécessaires à une économie agricole devient une préoccupation primordiale et la fourniture de services  écosystémiques, notamment l’eau d’irrigation,  se hisse au rang d’objectif hautement prioritaire.
L’industrialisation entraîne des changements radicaux  dans l’utilisation des forêts, la priorité allant à la  production de matières premières (y compris bois,  cultures industrielles, énergie et minéraux), alors  que la demande se déplaçait des essences feuillues (combustible et fourrage pour les animaux) vers  les essences résineuses (pour la construction et  la fabrication de papier).

Le développement d’une  économie postindustrielle fondée sur les services  détermine une nouvelle modification des priorités en  matière de gestion des forêts, une attention accrue étant  accordée à la fourniture de services écosystémiques  et, notamment, à la valeur d’agrément des forêts. Les  conflits liés à l’utilisation des forêts se font âpres lorsque  différents segments de la société – préagraire, agraire, industrielle et postindustrielle – utilisent les mêmes forêts  pour satisfaire des besoins divergents