L’envie d’un
bébé constitue un changement important pour une femme et nécessite beaucoup de
préparations aussi bien sur le plan physique que psychologique. Chez une femme
diabétique, la grossesse est à risques et les suivis médicaux sont
indispensables pour le bon déroulement de la grossesse. De la conception à
l’accouchement, soyez aux aguets face à l’instabilité glycémique…
Le diabète de
type I est une maladie caractérisée par une absence de production ou une
insuffisance de production d’insuline par le pancréas, dû à un processus
auto-immun qui détruit progressivement les cellules pancréatiques. Cette
insuffisance d’insuline entraîne alors une augmentation permanente de la
glycémie, car le glucose n’est pas utilisée et reste accumulé dans le sang.
Les personnes
atteintes du diabète de type I prennent de façon régulière et quotidienne de
l’insuline afin de remplacer ou compenser l’insuline de l’organisme ; on parle
alors de diabète insulinodépendant.
Chez une femme
atteinte de diabète (de type I ou de type II), la grossesse peut comporter
plusieurs complications, notamment pour le fœtus. Il s’agit donc d’une
grossesse à risques. Toutes les étapes, en commençant par la conception,
jusqu’à l’accouchement peuvent comporter des complications, et nécessitent
alors une surveillance médicale très étroite :
- Les malformations durant les
premières semaines de grossesse sont plus fréquentes lorsque la femme a
présenté une hyperglycémie au cours de la conception. Les malformations
cardiaques sont les plus courantes.
- Les anomalies les plus fréquemment
rencontrées au cours du deuxième et troisième trimestre sont la macrosomie,
l’hypertrophie ou les anomalies respiratoires liées à une insuffisance de
maturation pulmonaires
- Au cours de l’accouchement, le risque
d’une hypoglycémie chez le bébé est très élevé. Par ailleurs, du fait du poids
élevé du fœtus (gros bébé) ainsi que de la macrosomie, l’accouchement peut
comporter des complications obstétricales conduisant souvent les médecins à
procéder à une opération césarienne : souffrance fœtale, dystocies des
épaules,…
Chez la maman,
les risques sont principalement liés à un avortement spontané, une infection
urinaire ou une hypertension artérielle.
Aujourd’hui,
tous ces risques sont bien maîtrisés par une bonne prise en charge du diabète
et de la grossesse. Ainsi, une femme diabétique doit procéder à une
surveillance diabétologique et un ajustement de son insulinothérapie avant même
la conception. La glycémie doit être mesurée périodiquement durant toute les
étapes de la grossesse afin d’adapter au mieux l’insulinothérapie. La pompe à
insuline est la méthode de traitement la mieux adaptée car le maniement est
facile face aux ajustements fréquents de l’insulinothérapie. En effet, les besoins
en insuline seront très variables durant la grossesse car la glycémie est
instable. Une tendance hypoglycémique est constatée lors du premier trimestre,
avec une tendance à une hyperglycémie vers la fin de grossesse. Cependant,
chaque patiente doit être prise au cas par cas, et ces variations ne sont pas
toujours les mêmes.
Par ailleurs,
les risques fœtaux sont surveillés de façon particulière par des examens
complémentaires plus spécifiques. Les échographies sont effectuées plus
précocement ; d’autres examens sont souvent nécessaires comme l’échographie
cardiaque fœtale, l’étude du liquide amniotique (afin de détecter un éventuel
hydramnios), un bilan morphologique du fœtus, un fond d’œil chez la mère (la
grossesse peut accélérer l’apparition d’une rétinopathie diabétique),
monitoring…
L’accouchement
est souvent programmée dès que la grossesse atteint son terme, afin d’éviter
une prise de poids du fœtus (qui s’effectue généralement en fin de grossesse).
De plus, la glycémie est très instable et parfois très difficile à maîtriser au
cours du travail. Jusqu’à aujourd’hui, l’opération césarienne procure plus de
sécurité aussi bien pour le fœtus que pour la maman.
Nos conseils
pratiques
- Prendre rendez-vous chez un
diabétologue avant même la conception
-Consulter un diététicien afin de
mieux contrôler sa nutrition
- Consulter son gynécologue et son
diabétologue plus d’une fois par mois au cours de la grossesse
-Choisir déjà une clinique ayant un
service de néonatalogie aussi bien pour les consultations prénatales que pour
l’accouchement afin de mieux prendre en charge le bébé en cas d’éventuelles
complications.