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mardi 2 octobre 2018

Nourrir le cerveau avec les nutraceutiques et probiotiques

Nourrir le cerveau - Partie 5, Nutraceutiques et probiotiques
Les nutraceutiques sont définis comme « toute substance qui constitue un aliment ou en fait un aliment et qui procure des avantages médicaux ou sanitaires, y compris la prévention et le traitement de la maladie ».
Les formes les plus courantes de nutraceutiques sont les compléments alimentaires, c'est-à-dire les produits contenant un ingrédient diététique destiné à compléter le régime alimentaire, pouvant inclure des vitamines, des minéraux, des acides aminés ou des substances à base de plantes, par exemple. Les nutraceutiques peuvent également inclure des aliments fonctionnels, qui sont des aliments conventionnels modifiés enrichis ou enrichis de manière à rétablir le contenu en éléments nutritifs aux niveaux de pré-traitement. Des nutriments ou des ingrédients supplémentaires peuvent également être ajoutés pour lui conférer un bénéfice spécifique pour la santé.
Bien qu’ils représentent un marché mondial de cent milliards de dollars, les nutraceutiques ne sont toujours pas réglementés, l’un des principaux problèmes étant de savoir si les doses utilisées sont réellement efficaces. Bien qu'il soit possible de trouver une quantité substantielle d'informations sur les effets bénéfiques de nombreux nutriments ou ingrédients, les doses utilisées dans la recherche expérimentale ne correspondent pas nécessairement à celles utilisées dans les compléments alimentaires disponibles dans le commerce.
Mais il existe en effet de plus en plus de preuves montrant que des régimes spécifiquement conçus peuvent constituer un complément efficace, voire une alternative aux thérapies pharmacologiques pour les maladies cardiovasculaires ou neurologiques, par exemple.
Un exemple intéressant est l’intervention nutritionnelle pour le traitement de la schizophrénie. Il existe peu d'options thérapeutiques pour la schizophrénie, les principales options de traitement reposant principalement sur l'utilisation d'antipsychotiques. Des études récentes ont révélé certains mécanismes pathologiques potentiellement améliorés par des approches nutritionnelles en complément des médicaments antipsychotiques. Un exemple est la preuve cumulative indiquant une augmentation du stress oxydatif associée à la physiopathologie de la schizophrénie; en conséquence, une supplémentation en antioxydants puissants tels que l'acide alpha-lipoïque, la mélatonine ou la vitamine C ont montré des effets prometteurs. Parmi les autres approches nutritionnelles qui ont également montré une certaine efficacité, on peut citer la supplémentation en vitamine B, les nutriments neuroprotecteurs et anti-inflammatoires et les régimes d'exclusion, à savoir les régimes sans gluten.
Une autre tendance de la recherche, qui est également quelque peu associée à la nutrition, est née de la prise de conscience croissante de l’importance de la communication bidirectionnelle entre le cerveau et les intestins, appelée «axe intestin-cerveau». L'intestin des mammifères est colonisé par une quantité impressionnante de bactéries; en fait, on estime qu'il y a 10 à 100 fois plus de bactéries dans l'intestin que de cellules eucaryotes dans le corps humain. La présence de ces organismes commensaux est essentielle au bon fonctionnement de notre système immunitaire, au traitement des éléments nutritifs, et même au développement et au fonctionnement du cerveau.
Des recherches récentes ont montré comment les changements dans le microbiote intestinal peuvent avoir un impact sur la physiologie normale et contribuer au déclenchement de la maladie. Il semblerait que les bactéries présentes dans l'intestin puissent communiquer avec le système nerveux central par l'intermédiaire des systèmes nerveux autonome et entérique, ainsi que par les voies neuroendocriniennes, métaboliques et immunitaires, affectant ainsi la physiologie cérébrale. Cette notion croissante d'un axe cerveau-intestin suggère que des interventions thérapeutiques ciblant le microbiote intestinal pourraient devenir des stratégies de traitement alternatives pour les troubles neurologiques.
La reconnaissance de l'effet que le microbiote humain peut avoir sur le cerveau a provoqué un changement de paradigme en neuroscience, conduisant à une réévaluation de nombreux concepts de santé et de maladie. Il a été suggéré que l'axe cerveau-intestin puisse jouer un rôle dans les troubles du spectre autistique, l'anxiété, la dépression, l'humeur, la cognition et la douleur chronique.
Les bactéries intestinales peuvent évidemment être fortement influencées par la nutrition. Une approche de la modulation du microbiote intestinal consiste à utiliser des probiotiques. Ce sont des bactéries et des levures vivantes qui ont des effets bénéfiques sur la santé, en particulier dans le tractus gastro-intestinal. On trouve des probiotiques dans certains aliments et suppléments et de plus en plus de preuves expérimentales montrent leur effet bénéfique dans les troubles neuropsychologiques. Bien que les preuves cliniques soient encore limitées, les données expérimentales indiquent un avenir prometteur pour les thérapies basées sur la nutrition.